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Les proches : comment aider un proche qui a vécu une agression sexuelle, un viol, l’inceste ?

Les proches : comment aider un proche qui a vécu une agression sexuelle, un viol, l’inceste ?

32 % d’entre nous connaissent au moins un proche qui a été abusé. Comment aider un ou une amie, un proche, victime d’une agression sexuelle, viols, incestes ?

  • Les réactions soutenantes des personnes peuvent contribuer à prévenir le traumatisme, à l’atténuer. Le trauma brise le lien et se vit dans la solitude. Pouvoir être en lien et soutenu est fondamental dans le processus de guérison. Ce soutien peut prendre différentes formes. Et chaque personne victime a des besoins différents. Certaines personnes ont besoin d’être écoutées, entendues avec bienveillance. D’autres d’être soutenues dans la procédure judiciaire. D’autres encore ne savent pas de quoi elles ont besoin.
  • Les conseils qui vont suivre vont vous aider à avoir la posture juste, à pouvoir donner à la victime de la sécurité, du lien.
  • Autre chose : vous êtes peut-être un ou une amie de la victime, un proche, mais vous n’êtes pas et ne pouvez pas remplacer / prendre la posture d’un thérapeute. Ce n’est pas votre rôle. Et ce rôle exige aussi certaines formes de compétence. En revanche, vous pouvez apporter un précieux soutien à la personne.

Alors quelle est l’attitude juste pour aider un proche victime d’une agression sexuelle, viols, inceste ?

  • La croire: c’est fondamental. Il lui a fallu sans doute beaucoup de courage pour vous exprimer ce qu’elle a vécu. De nombreuses personnes victimes d’agressions ne sont pas crues. En tant que proche, ami, assurez la personne que vous le croyez, que vous la soutenez, que vous êtes présent, là pour elle, à ses côtés, pour l’écouter et la soutenir
  • La remercier de s’être confiée, de sa confiance, en affirmant que vous êtes là pour elle et que vous la croyez. Ne pas lui demander pourquoi elle n’est pas parlée plus tôt, si l’agression est plus ancienne, cela risque de la culpabiliser.
  • Ecouter et valider ses émotions et sentiments, les légitimer: ta colère est légitime, normale. Tu n’es pas seule, je comprends…  si la personne ne manifeste pas d’émotion, elle est probablement en état de sidération, dissociée. Et elle n’est pas pour autant calme et posée. N’interprétez pas, écoutez ce qu’elle a à vous dire, à partager, poser la question de comment elle se sent. Ne pas chercher à mener une enquête quand la victime partage son expérience. Ne pas minimiser non plus ce qu’elle a vécu, juste accueillir, sans jugement
  • Assurer qu’elle est victime, qu’elle n’est pas responsable de l’agression, elle n’y est pour rien. Parfois le blâme est rejeté sur la victime. Il est important de pouvoir valider avec la victime, justement qu’elle est la victime, qu’elle n’est pas coupable. Lui dire aussi que ces sentiments de culpabilité et de honte sont tout à fait normaux dans ce cas.
  • Répondre à ses besoins : déjà s’assurer que la victime a un endroit où elle se sent en sécurité, ne pas lui dire quoi faire, mais lui poser des questions pour ce dont elle a besoin, s’il y a des choses dont elle veut vous parler.
  • Renseigner sur les ressources, sans précipitation, l’accueil, l’écoute des émotions, le soutien avec compassion est primordial dans un premier temps. Et quoi qu’il arrive, respectez ses décisions et choix.

Comment réagir en cas de révélations d’un enfant?

  • Vous repérez des signes qui vous inquiètent, vous alertent, en tant que parent par exemple (comme un changement radical de comportement, de l’agressivité, des problèmes de sommeil…). Alors, si vous voulez partager votre inquiétude, il est important de choisir un moment de calme et d’aborder le problème, de façon rassurante et sans reproche, en posant des questions ouvertes et simples, sans induire une réponse.
  • Si l’enfant lâche une information pendant un repas (endroit peu propice pour entamer une discussion en sécurité), comme une perche tendue, il est important de ne pas rester dans le silence, de ne pas moquer ce que dit l’enfant par exemple, ou de ne pas rigoler. L'idée est d'en reparler une fois seul avec l’enfant.
  • Si l’enfant trouve des mots, l’idée est de pouvoir les accueillir, comme les conseils formulés plus haut, sans jugement, ni reproche, ne pas remettre en cause ; d’assurer à l’enfant que vous allez faire le nécessaire pour le protéger.
  • Et puis il faut en référer aux autorités ; les associations (je vous indique des liens en fin d'article) peuvent aussi vous guider et donner de précieux conseils, tant on peut se sentir démunis pour faire face à la situation.
  • Il est aussi important de ne pas vouloir faire justice soi-même
  • et il est également important de rester uni dans le couple parental, face à l’enfant.

Victime, proche, témoin : à qui s’adresser ? qui peut vous aider ?

Si vous êtes un proche de la victime, vous devez aussi vous protéger : plus on est proche de la victime, plus ces révélations peuvent être déstabilisantes et déstructurantes. Il ne faut donc pas hésiter à solliciter l’aide d’un professionnel pour être accompagné :

  • que ce soit par le biais d’un accompagnement en individuel, notamment pour mettre des mots et partager vos émotions, vos ressentis
  • ou par le biais de groupe de paroles

Les numéros d'urgence

  • Allô enfance en danger : 119 (appel anonyme et gratuit, 24 h/24) ou allo119.gouv.fr. Pour recueillir la parole de l’enfant ou confier ce qu’il vous a dit.
  • France Victimes : 116 006 (gratuit, 7j/7)

De nombreuses associations pour trouver de l'aide

  • Enfance & partage : 0 800 05 1234 (service et appel gratuits ; du lundi au vendredi, de 10h à 18h). Permet de transmettre des informations sur un mineur en danger et donne accès à un accompagnement juridique et psychologique.
  • Viols femmes informations : 0 800 05 95 95 (anonyme et gratuit, du lundi au vendredi de 10 h à 19 h). Pour se confier, accompagner une victime au plus juste, obtenir des informations juridiques…
  • Face à l’Inceste (ex AIVI) : propose notamment des groupes de parole à thème (la confiance en moi ; vivre en couple après l’inceste, etc.) partout en France, pour les victimes d'inceste et leurs proches. Elle milite pour une meilleure reconnaissance juridique.
  • Mémoire traumatique et victimologie : l'association agit pour la formation, l’information et la recherche sur les conséquences psychotraumatiques des violences. Elle propose de nombreuses ressources documentaires, accessibles à tous.
  • La Voix de l’Enfant : cette fédération d’associations intervient dans plus de 80 pays. En France, elle accueille et conseille des enfants victimes de toutes formes de maltraitance et d’exploitation et assure une permanence juridique tous les mercredis(de 14h30 à 18h) au 01 56 96 03 02.

J'espère que cet article a pu contribuer à vous aider dans votre soutien à un proche. N'hésitez pas à lire mes autres articles sur le sujet, pour compléter votre compréhension : un 1er article sur les définitions et ce qui dit la loi ainsi que le 2eme sur le traumatisme et la mémoire traumatique. Les 3ème et 4ème article vous permettront de mieux comprendre la personne victime : le 3eme article sur les symptômes et le 4ème sur les ressentis. Enfin, j'ai écrit aussi un article sur la reconstruction après le traumatisme.

Sophrologue, hypnothérapeute, thérapeute, je peux vous accompagner si vous êtes un proche d’une victime d’une agression sexuelle, d’un viol, d’un inceste. Vous pouvez m’appeler pour un premier contact téléphonique, et si vous le souhaitez prendre rendez-vous. Consultations à Paris dans le 11ème et en visio.

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Pour lire le 4ème article sur la reconstruction ou mon 3eme article sur les symptômes.

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