Hypnose et Gestion des émotions - rôle et utilité des émotions
Qu’est-ce qu’une émotion ?
Chacun sait ce qu’est une émotion et pourtant, il apparait difficile de définir ce qu’est une émotion.
Le mot « émotion » vient de « motion », movere en latin qui signifie le mouvement. Il désigne un mouvement, un mouvement « hors de ».
Les émotions se composent :
- De l’évaluation de la situation, qui détermine la nature et l’intensité de la réaction émotionnelle
- D’une expression, de la communication de l’émotion : une posture, une expression du visage, la voix…
- D’une réaction comportementale, un passage à l’acte : fuir, se figer, lutter…
- D’une réaction corporelle : le corps réagit face à la situation
- D’une prise de conscience de l’émotion avec le sentiment agréable, désagréable qui en découle
Dans le processus, il y une étape de détection d’une situation, d’un événement et de son importance pour la personne et de réponse à cette détection, l’émotion.
Ces réponses sont à la fois :
1/ propres à chacun, fruits pour partie de nos expériences passées.
- Elles sont comme des lunettes qui modifient notre vision du monde et de nous-mêmes.
2/ Et en même temps, les émotions sont le fruit d’un apprentissage passé de l’espèce humaine.
- Ainsi, depuis l’âge de pierre, notre cerveau a été conçu pour permettre aux êtres humains de réagir face à des événements, et donc de survivre. Logiquement, l’homme a alors développé un système émotionnel qui l’avertit surtout des problèmes par des émotions négatives : peur, tristesse, colère.
- A l’échelle du temps, le temps de la civilisation et d’autant plus celui de l’âge industriel est très court, et notre système de fonctionnement émotionnel a gardé cet héritage de l’âge de pierre.
- A cela, s’ajoute l’hyperstimulation de nos environnements très connectés, mettant notre système émotionnel en constante alerte.
Comment cela fonctionne-t-il ? qu’est-ce qui amène l’émotion ?
- Il n’y a pas de centre des émotions spécifique connu ; il y a des systèmes composés d’unités cérébrales reliés entre elles ; les circuits sont spécifiques pour chaque émotion
- En amont, il y a une captation, un stimulus, un événement, situation
- Une lecture se fait au niveau du système nerveux central : cerveau…
- Avec des tris, évaluations : ici, rentre en ligne de compte notre expérience : nous associons nos expériences à certains types d’état émotionnel. C’est la théorie de Damasio (1995) qui parle de marqueurs somatiques ; ceux-ci vont influencer nos prises de décision.
- Avec différents circuits selon le niveau de danger évalué (et notamment un circuit court pour le « mode survie »)
- … amenant à une mobilisation de l’organisme et des réactions physiques
- Et c’est la conscience que la personne a de ses réactions, qui amène à l’émotion
Les émotions ont une fonction, une utilité, elles délivrent le message qu’il y a une action, réaction à mener face à une situation, un événement.
Alors, concrètement, à quoi servent les émotions ?
- Les émotions servent à mobiliser le corps humain, en vue d’une action à mener face à une situation
- Les 6 émotions principales sont appelées « émotions primaires » : la peur, la colère, le tristesse, la joie, le dégoût et la surprise. Chacune ont un rôle
- La peur nous préserve du danger ; la colère nous permet d’affirmer nos droits et de préserver notre intégrité ; la joie se partage ; la tristesse nous renseigne sur un manque, une perte ; la surprise nous permet de nous adapter à l’imprévu et enfin, le dégoût nous met à distance de ce qui est toxique
- Et le principal régulateur des émotions est la respiration.
Les émotions sont inhérentes à notre statut d’être humain. Elles sont aussi le sel de notre vie, dans notre rapport au monde. L’idée n’est pas de lutter contre celles-ci, mais d’apprendre plutôt à les apprivoiser, et à certains moments à surfer sur le flot des émotions.
Ainsi, l’être humain est un être émotionnel
et je reprends ici les propos de Jean-Christophe Szennec dans son livre « j’arrête de lutter avec mon corps » sur les émotions et ce qui est inhérent au fait d’être humain
« 1/ un être vivant est un être émotionnel, tous les êtres vivants connaissent des émotions, du mammifère à la mouche
2/ un être humain est aussi un être émotionnel, le jour où nous n’aurons plus d’émotions sera celui de notre mort, même les gens équilibrés ont des émotions
3/ les femmes, selon le Dr Hahusseau ont plus d’émotions que les hommes et les contrôlent plus difficilement. Elles présentent beaucoup plus de réactions émotionnelles, et notamment agressives. Quant aux hommes, ils ont apparemment davantage de pulsions que les femmes et ils les contrôlent plus difficilement, ce qui se traduit par une plus grande propension au passage à l’acte.
4/ tout comme la mer, les émotions ne sont pas stables, selon la météo, la situation géographiques, les événements de la vie, il y a des vagues de tailles différentes. La mer sans vague n’existe pas, un être humain sans vague émotionnelle n’existe pas. Nous pouvons dénier nos émotions ou y être aveugle, elles seront toujours là, et s’exprimeront d’une autre manière. Si nous ne voulons pas être submergés et couleur à cause d’une vague, apprenons à surfer sur celles-ci
5/ tout événement de vie génère une vague émotionnelle, parler à quelqu’un, faire, apprendre, ou perdre quelque chose, il y a même des tsunamis
6/ notre culture et notre éducation influencent la façon dont nous percevons les sensations physiques générées par nos émotions et la façon dont nous les exprimons, lors d’un enterrement, les habitant d’Europe du nord n’extériorisent pas de la même manière leur douleur vs les méditerranéens.
7/ les émotions peuvent aussi être comparées à un fleuve qui s’écoule, si nous tentons de les contrôler ou d’y installer un barrage, elles finissent toujours par déborder, en particulier par des comportements (notamment compulsives, et par exemple alimentaires)
8// nous ne sommes pas responsables de nos émotions mais nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Pas responsable de se sentir triste ou en colère, mais responsable de l’exprimer ou agresser, ou se replier, ou de nous venger sur du gâteau. Nous avons la possibilité d’exprimer autrement nos émotions, d’en faire qqc. C’est le principe de sublimation qu’utilisent les artistes pour alimenter leur art. »
Ainsi, gérer ses émotions est un apprentissage
- Ainsi, le problème n’est pas l’émotion en tant que telle, mais sa perception, son acceptation (versus sa lutte) et le fait de savoir « quoi » en faire (la réaction appropriée).
- La sophrologie et la méditation vont permettre cette reconnexion à soi, et au corps, dans un processus d’acception, d’accueil de l’expérience et en l’occurrence de l’émotion : s’autoriser à ressentir, mettre des mots sur le ressenti, ressentir sans se confondre et se fondre complètement dans l’émotion.
Et pour compléter cet article, justement sur le « quoi en faire », je vous invite à consulter mon article sur le sujet de la régulation des émotions
Hypnothérapeute, sophrologue, je peux vous accompagner sur vos problématiques, et notamment dans l’écoute, l’accueil de vos émotions. Mon approche, associe la sophrologie, l’hypnose, la pleine conscience ainsi que la thérapie par la parole.
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